Moore
Bulletin de février 2019

Les fonds investis dans un régime enregistré d’épargne-retraite (REER) ou encore dans un compte d’épargne libre d’impôt (CELI) croissent en franchise d’impôt pendant qu’ils sont dans le compte.

Il y a toutefois une différence entre ces comptes aux chapitres des cotisations et des retraits.

En supposant que vous avez des droits de cotisation suffisants, les sommes que vous versez à un REER sont déduites de votre revenu et vous font donc économiser de l’impôt dans l’année courante. Les sommes que vous versez à un CELI ne sont pas déduites et sont donc prélevées sur votre revenu après impôt.

En revanche, les sommes retirées d’un REER sont incluses dans votre revenu, tandis que les sommes retirées d’un CELI ne le sont pas.

Lequel de ces comptes est-il donc le plus avantageux en termes d’économies d’impôt?

La réponse dépend de votre taux d’impôt marginal dans l’année de la cotisation en regard de votre taux d’impôt marginal dans l’année du retrait. Si les taux de ces années sont égaux, les deux comptes sont essentiellement équivalents en termes d’économies d’impôt, bien qu’en raison de la déduction, le REER fera que vous aurez davantage d’argent qui croîtra en franchise d’impôt. Si le taux d’impôt marginal dans l’année de la cotisation est plus élevé, vous vous en tirerez probablement mieux en cotisant à un REER. Si le taux dans l’année de la cotisation est inférieur, vous pourriez avoir intérêt à verser une cotisation à un CELI.

Exemple

Cette année, vous vous situez dans une tranche d’imposition de 50 %. Vous versez 2 000 $ dans votre REER, ce qui vous fait économiser 1 000 $, de telle sorte que votre placement net est de 1 000 $ après impôt.

Vous versez également 1 000 $ dans votre CELI. Comme ce montant n’est pas déductible, votre placement net est également de 1 000 $ après impôt.

Les deux montants voient leur valeur doubler dans une année d’imposition future. La valeur du placement dans le REER passe à 4 000 $ et celle du placement dans le CELI passe à 2 000 $. Vous retirez les deux montants et êtes toujours dans une tranche d’imposition de 50 %. La somme retirée du REER est assujettie à un impôt de 50 %, ce qui vous laisse un montant net de 2 000 $. La somme retirée du CELI n’est pas incluse dans votre revenu, ce qui vous laisse donc un montant net de 2 000 $.

Par ailleurs, si votre taux d’impôt futur est inférieur à 50 %, la somme nette retirée du REER sera supérieure à 2 000 $. Si votre taux d’impôt futur est supérieur à 50 %, la somme nette retirée du REER sera inférieure à 2 000 $.

Il est important, enfin, que vous utilisiez votre taux d’impôt « effectif » aux fins ci-dessus. Par exemple, si votre taux d’impôt « de base » demeure le même, mais que la somme retirée du REER dans l’année future vous soumet à la règle de la récupération de la pension de sécurité de la vieillesse, ou réduit votre crédit en raison de l’âge, votre taux d’impôt effectif dans l’année future sera supérieur au taux effectif antérieur. Dans ce cas, le placement dans le CELI serait plus avantageux.

De plus, les droits de cotisation à un CELI peuvent être réutilisés d’année en année. Si vous retirez des fonds du CELI, vos droits de cotisation sont majorés d’un montant équivalent le 1 janvier suivant. Dans le cas d’un REER, vos droits de cotisation constitués chaque année sont perdus une fois que vous les avez utilisés, et vous avez besoin de « revenu gagné » additionnel dans les années suivantes pour constituer de nouveaux droits. Par conséquent, si vous prévoyez devoir retirer périodiquement des fonds de votre régime, un CELI est préférable.

Mise à jour : 22 February 2019