Moore
20 August 2025

Les élections fédérales de 2025 au Canada marquent une nouvelle ère de leadership, avec Mark Carney et le Parti libéral remportant un gouvernement minoritaire — le quatrième mandat consécutif pour les libéraux. Alors que les entreprises à travers le pays se tournent vers l’avenir, les orientations politiques de ce gouvernement promettent à la fois stabilité et transformation, notamment en matière de fiscalité, de commerce, d’innovation et de logement. Reste à voir s’il tiendra ses promesses.

Voici un aperçu de ce que ces résultats pourraient signifier pour les entreprises canadiennes, ainsi que quelques pistes pour s’y préparer.

Allégements fiscaux… avec des limites

L’un des points marquants du programme libéral est la réduction du taux d’imposition fédéral le plus bas sur le revenu des particuliers, passant de 15 % à 14 %. Bien que cela ne change pas radicalement la donne, cette mesure pourrait bénéficier aux propriétaires d’entreprise et aux professionnels ayant des modèles de rémunération à revenu moyen, en apportant un certain soulagement dans un contexte économique incertain.

Fait crucial, le gouvernement a également choisi de ne pas augmenter le taux d’inclusion des gains en capital — une mesure envisagée par le précédent gouvernement libéral, mais largement critiquée par le milieu des affaires. Cette décision sera bien accueillie par les investisseurs, les entrepreneurs et les gestionnaires de capitaux importants.

Sur le plan environnemental, la taxe carbone fédérale pour les consommateurs a été abolie à compter du 1er avril 2025, ce qui pourrait réduire les coûts pour les entreprises de logistique et les secteurs énergivores. Toutefois, le système de tarification du carbone pour les industries demeure en place, ce qui signifie que les grands émetteurs devront encore s’acquitter de coûts de conformité.

Commerce transfrontalier : toujours un vent contraire

Les élections américaines de 2024 ont déclenché une vague rouge accompagnée de tensions commerciales. Le président Trump a rétabli les tarifs sur l’acier, l’aluminium et les produits énergétiques canadiens, laissant les exportateurs canadiens dans une position délicate.

Mark Carney a été clair : le Canada ne cédera pas. Son gouvernement a rejeté publiquement toute proposition visant à s’intégrer davantage économiquement ou politiquement aux États-Unis, privilégiant plutôt une diversification accrue des échanges commerciaux. Attendez-vous à voir le Canada renforcer ses alliances économiques avec l’Europe et l’Asie dans les mois à venir.

Les entreprises exposées au marché américain devraient suivre de près l’évolution de la situation commerciale et envisager des solutions de rechange pour leur chaîne d’approvisionnement.

Logement et immobilier : un coup de pouce attendu

La stratégie du gouvernement libéral en matière de logement comprend un nouveau plan « Construire des maisons au Canada », visant à accroître l’offre et l’abordabilité. L’une des mesures phares est la suppression de la TPS pour les acheteurs d’une première maison neuve d’une valeur allant jusqu’à 1 million de dollars — une économie potentielle de 50 000 $. Cette mesure vise particulièrement les centres urbains comme Vancouver et Toronto, où les prix dépassent fréquemment ce seuil.

Pour soutenir la construction, le gouvernement a prévu plus de 25 milliards de dollars en financement pour les promoteurs de maisons préfabriquées et modulaires. Il prévoit aussi d’agir comme promoteur en construisant des logements sur des terrains publics sous-utilisés. L’objectif est de doubler le rythme de construction et de réduire la pression sur les marchés immobiliers en surchauffe.

Ces efforts pourraient stimuler l’activité dans les secteurs de la construction, de l’immobilier et des services professionnels connexes, en particulier en Colombie-Britannique et en Ontario, où les enjeux d’accessibilité sont les plus pressants

Innovation, subventions et infrastructure en IA

Les libéraux de Mark Carney ont promis un financement additionnel d’un milliard de dollars pour l’Initiative de catalyse du capital de risque (ICCV), visant à aider les entreprises canadiennes à croître et à se positionner sur la scène mondiale. Le programme cible des secteurs stratégiques comme l’IA, la cybersécurité, les technologies propres et la biotechnologie — perçus comme essentiels à la compétitivité future du pays.

Par ailleurs, le gouvernement encourage les grands fonds de pension publics (comme le RPC et Investissements PSP) à consacrer une part plus importante de leurs portefeuilles à des investissements dans des entreprises canadiennes en croissance. Cela pourrait élargir les sources de capital disponibles pour les entreprises innovantes souhaitant commercialiser de nouvelles technologies.

Avec un appui croissant du financement public et privé, le contexte est favorable pour les entreprises en démarrage à la recherche d’investissements, ainsi que pour les conseillers qui les accompagnent dans leur stratégie de croissance et d’engagement gouvernemental.

Politique environnementale : signaux partagés

Bien que la taxe carbone pour les consommateurs ait été éliminée au 1er avril 2025, le système de tarification industrielle reste en vigueur. Cela signifie que les grands émetteurs — notamment dans les secteurs pétrolier, manufacturier et du transport — doivent toujours payer pour les émissions dépassant les seuils établis, selon le système fédéral de tarification fondée sur le rendement.

Le gouvernement a également réaffirmé son intention de plafonner les émissions du secteur pétrolier et gazier. Même si les seuils et échéances précises n’ont pas encore été annoncés, ce plafond devrait être mis en œuvre progressivement, en se basant sur les émissions absolues plutôt que sur les niveaux de production. Cela donne aux producteurs une certaine prévisibilité — mais leur indique aussi qu’ils doivent poursuivre leurs efforts de conformité.

Ces politiques indiquent une volonté de concilier décarbonation et croissance économique. Les entreprises à forte empreinte environnementale seront toujours encadrées, mais dans un contexte réglementaire plus clair et avec une simplification de la fiscalité du côté des consommateurs.

Que doivent faire les entreprises maintenant?

Que vous dirigiez une entreprise technologique en croissance rapide, une PME familiale ou que vous conseilliez des clients à valeur élevée, voici quelques mesures stratégiques à envisager :

  • Révisez votre stratégie fiscale : avec la baisse du taux d’imposition personnel et l’absence de modifications aux gains en capital, il est temps d’optimiser les stratégies de rémunération et les structures d’entreprise.
  • Préparez-vous à l’incertitude commerciale : si vous dépendez fortement de partenaires ou de clients américains, commencez à évaluer vos risques et à planifier des solutions de rechange. Q2, 2025 Page 6
  • Profitez des programmes d’innovation : explorez les possibilités de financement et de conseil liées aux initiatives fédérales en capital de risque et en IA.
  • Surveillez les incitatifs liés au logement : les promoteurs immobiliers et les prestataires de services connexes doivent se préparer à une hausse de la demande et des investissements

Le résultat des élections fédérales canadiennes de 2025 offre un mélange de continuité et de changement. Bien que les hausses d’impôt semblent écartées et que l’innovation bénéficie d’un nouvel élan, les tensions commerciales et les complexités réglementaires demeurent.

Les entreprises agiles, bien préparées et alignées avec les priorités évolutives du gouvernement seront les mieux placées pour prospérer dans ce nouveau chapitre. Votre conseiller CPA peut vous aider à naviguer ces changements et à identifier des opportunités qui correspondent à vos objectifs d’affaires.

Article rédigé par : DMCL